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La maladie de Marek est la deuxième maladie la plus importante en médecine aviaire. Cependant,
la vaccination est très fréquente ; les éleveurs achètent même les poussins déjà vaccinés le plus souvent.
C’est une maladie lympho-proliférative, d’origine virale, contagieuse, inoculable et due à un
Herpesvirus spécifique (propre à la poule). Ces virus entrent en latence, d’où le gros souci en élevage.
La maladie de Marek est aussi appelée « maladie du grand écart », du fait de la position
caractéristique causée par la paralysie du nerf sciatique. Des tumeurs apparaissent dans d’autres
organes.
Cette maladie a été décrite pour la première fois par Joseph Marek. Dans les années 1960, on l’a
comparée à la leucose lymphoïde qui touche les animaux plus âgés. Le virus a été isolé en 1967 et le
premier vaccin contre la maladie de Marek a été fabriqué en 1669, il s’agit du premier vaccin anti
tumoral dans le monde. En effet, ces vaccins empêchent la prolifération des tumeurs et les infiltrations
lymphoïdes, sans empêcher la réplication du virus, d’où l’absence de signes cliniques suite à la
vaccination. Néanmoins, un poulet vacciné peut héberger un virus sauvage. On a donc vite réussi à
contrôler la maladie, qui s’était pourtant fortement propagée suite à l’industrialisation de l’élevage de
poulet.
Le virus responsable de la maladie de Marek est un Herpesvirus, à ADN et enveloppé. Il persiste
longtemps car il est très résistant dans les plumes et les follicules plumeux qui s’incrustent dans les
anfractuosités des mûrs et résistent à la désinfection. On peut cultiver le virus dans différents types
cellulaires, le plus souvent à partir d’un embryon de poulet. La forme mature est résistante pendant 8 mois
dans le milieu extérieur, d’où la difficulté de la décontamination. Le formol permettait autrefois d’éliminer
le virus mais on doit aujourd’hui utiliser des analogues car il est maintenant interdit.
Il existe plusieurs sérotypes. Le sérotype 1 est l’agent de la maladie de Marek. Il est subdivisé en
groupes A (ou vv pour very virulent), B (v pour virulent) et C qui est la forme atténuée de la maladie.
Le sérotype 2 est non pathogène et le 3 est spécifique des dindes, souvent utilisé comme vecteur dans les
vaccins pour poulets. De nombreuses cellules peuvent être infectées, en particulier les cellules rénales qui
sont utilisées en recherche. Le pouvoir pathogène du virus a été démontré in vitro.
C’est une maladie universelle, présente partout où il y a du poulet mais moins en France car on
vaccine bien. La poule est l’espèce la plus touchée mais le dindon, le canard et la caille sont aussi atteints.
La forme classique est la plus fréquente (forme nerveuse) et se caractérise par des pattes écartées
du fait de l’hypertrophie du sciatique, atteinte unilatérale, visible à l’examen nécropsique. Cette forme
apparaît entre 12 et 24 semaines tandis que la forme aiguë de 6 à 12 semaines.
Les matières virulentes sont : les follicules plumeux, les plumes, le duvet, les expectorations et
les matières fécales. La transmission est horizontale et directe. La réceptivité est fonction de l’hygiène
(plus les conditions d’hygiène du bâtiment et des animaux sont mauvaises, plus la réceptivité est forte),
mais aussi de l’immunité de l’individu. Certaines lignées semblent résistantes à la maladie de Marek.
La forme classique (nerveuse) est caractérisée par des troubles locomoteurs. L’animal atteint est en
décubitus et ne peut donc ni manger ni boire. Ces troubles locomoteurs sont dus aux troubles nerveux :
l’atteinte unilatérale du nerf sciatique est très visible (cf photos diapo) et constitue un signe
pathognomonique. L’évolution de la maladie est lente. La forme aiguë touche les jeunes. La forme
suraiguë, rapidement mortelle, touche le rein mais est rare en France. La bourse de Fabricius est
atrophiée, mais on fait facilement la différence avec la maladie de Gumboro car il n’y a pas de problèmes
locomoteurs. Il existe aussi une forme oculaire dite forme « œil de serpent » due à une infiltration
lymphoïde du cristallin et une forme cutanée due à l’infiltration sous cutanée à l’origine de saisie à
l’abattoir. Le foie est hypertrophié (les bords sont arrondis) et sont volume est multiplié par 4 à cause de
la tumeur. Les tumeurs lymphoïdes sont aussi présentes au niveau des pectoraux.
La maladie touche souvent les jeunes animaux, avec une paralysie fréquente et une hypertrophie
du nerf sciatique en cas de forme habituelle. Le diagnostic différentiel se fait avec l’encéphalomyélite
aviaire mais les animaux sont beaucoup plus jeunes,avec l’encéphalomalacie (carence en vitamine E et
Se), avec la maladie de New Castle mais elle induit des signes digestifs et respiratoires. La forme aiguë
peut être confondue avec avec tuberculose mais cette maladie ne touche que quelques individus. La
pullorose n’est pas présente en France. La leucose lymphoïde est la plus proche, mais elle est due à un
rétrovirus et touche les adultes.
Il est important de différencier la maladie de Marek d’autres affections comme :
Il n’y pas de traitement mais la vaccination est fréquente. En Europe on vaccine plutôt
directement dans l’œuf maintenant, surtout chez les animaux à vie économique longue (pondeuses,
reproducteurs). Les vétos ne réalisent plus trop le vaccin
Cependant, les échecs vaccinaux sont fréquents, y compris quand on applique scrupuleusement le
protocole. Il faut donc bien faire attention quand on vaccine notamment au niveau des rappels, de la
conservation, des dosages car les vaccins sont fragiles.
La maladie de Marek est une menace sérieuse pour les élevages avicoles. Sans vaccination, elle peut causer des pertes économiques importantes en raison de sa forte mortalité. Un bon programme de vaccination, associé à une gestion rigoureuse de la biosécurité, est essentiel pour protéger les volailles contre cette maladie incurable.
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