Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

L’influenza aviaire est une infection virale hautement contagieuse des oiseaux sauvages et domestiques, y compris d’élevage.

Il s’agit d’une maladie réglementée de 1ère catégorie soumise à plan d’intervention sanitaire d’urgence.

Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

Ce quoi l’influenza aviaire ?

L’influenza aviaire est une maladie animale très contagieuse causée par des virus influenza de type A, qui peut toucher de très nombreuses espèces d’oiseaux sauvages, de compagnie et à ceux dans les parcs zoologiques.

Il existe des souches zoonotiques de type peste avec une forte morbidité et une forte létalité. C’est une zoonose rare, mais grave, avec un risque d’humanisation via un passage par le porc. On l’appelle aussi la peste aviaire, à différencier du pseudo peste aviaire qui est la maladie de Newcastle.

On distingue deux catégories de virus selon leurs caractéristiques de virulence pour les oiseaux :

  • les virus faiblement pathogènes (IAFP),
  • les virus hautement pathogènes (IAHP), ces derniers appartenant tous aux sous-types H5 ou H7

Sous sa forme hautement pathogène, la maladie se propage très rapidement chez les oiseaux et peut entraîner des conséquences importantes tant dans les élevages que pour la faune sauvage. Elle peut provoquer une mortalité très élevée chez certaines espèces.

Ce quoi la différence entre l’influenza aviaire et la grippe aviaire ?

Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand une grippe humaine est provoquée par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

L’agent pathogène :

Elle est due à un Orthomyxoviridae, du genre influenzavirus, de sous-type HxNy :

  • Le H réfère à l’hémagglutinine : 16 sous-types numérotés de H1 à H16 existent chez les oiseaux,
  • Le N réfère à la neuraminidase : 9 sous-types numérotés de N1 à N9 existent chez les oiseaux.

Le critère le plus intéressant est H, l’hémagglutinine qui détermine la capacité de pénétration du virus dans les cellules.

Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

Le critère le plus intéressant est H, l’hémagglutinine qui détermine la capacité de pénétration du virus dans les cellules.

Toutes les combinaisons sont possibles entre les différents sous-types de protéines. La combinaison H et N définit le sous-type viral, par exemple une souche virale de sous-type H5N1 a été responsable des épisodes 2021-2022 et 2022-2023 survenus dans les élevages en France.

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La situation  épidémiologique :

Les réservoirs sont constitués par la faune sauvage aviaire :

L’avifaune sauvage, notamment les oiseaux migrateurs. Elle est généralement circonscrite aux espèces aviaires mais on a pu recenser des mammifères touchés, comme des chats ou des tigres ayant mangé des oiseaux malades. L’homme est peu réceptif mais très sensible, et on redoute une humanisation via un passage par le poucet le virus H1N1, un virus déclenchant des symptômes bénins mais qui se transmet facilement d’homme à homme.

Le virus résiste jusqu’à quelques semaines dans l’eau, et la transmission est directe ou indirecte, avec une plus forte sensibilité pour les dindes et les poules.

Actuellement, la maladie est une panzootie aves des souches proches de la France, comme la H5N8. En Chine, on rencontre H5N1 et aux USA, une recombinaison, H5N2, fait ravages.

Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

En France, depuis 2015, des virus hautement pathogènes ont été à l’origine d’épizooties d’ampleur croissante, en particulier au sein des élevages de palmipèdes du sud-ouest de la France. Ces épisodes, qui ont pour la plupart également touché les autres pays européens, ont conduit à un nombre de volailles abattues jamais atteint en France ou en Europe.

Modes de transmissions :

Les volailles d’élevage peuvent être contaminées par les oiseaux sauvages infectés ou, lors d’épizootie, par d’autres oiseaux domestiques, qu’ils soient d’élevage ou d’agrément (basses-cours, oiseaux d’ornements, appelants utilisés pour la chasse au gibier d’eau). Un grand nombre d’espèces d’oiseaux peuvent infectées.

De nombreux facteurs peuvent contribuer à la propagation des virus d’influenza aviaire :

  • les déplacements migratoires des oiseaux sauvages, 
  • les pratiques d’élevage,
  • les flux de personnes et de matériels au sein des filières de production ou entre les volailles d’agrément et les élevages.

La transmission entre oiseaux peut être : 

Directe, par des contacts rapprochés entre individus – sécrétions respiratoires, matières fécales,

Indirecte, par l’exposition à des matières ou supports contaminées : nourriture, eau, matériel, plumes, poussières, ou vêtements.

Le virus pénètre dans l’organisme des volailles par la voie respiratoire ou par la voie digestive.

les signes cliniques :

L’incubation est moyenne, de 24 à 48 heures, mais peut s’étendre jusqu’à 14 jours au niveau d’un troupeau de volailles.

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On observe un abattement, une prostration avec des signes variables : digestifs, respiratoires, nerveux, cutanés, et une mortalité de 50 à 100%.

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Les lésions correspondent à des septicémies hémorragiques, avec une congestion de la crête, des œdèmes périorbitaires et des conjonctivites, des plumes ébouriffées (peu spécifique) et des hémorragies au niveau des pattes et de l’abdomen.

Diagnostic :                                                               

On prélève pour virologie sur au moins 5 animaux morts, les organes les plus hémorragiques. One réalise aussi des écouvillons cloacaux et trachéaux sur une vingtaine d’animaux, ou on recueille des fientes fraîches. On réalise enfin, si possible, 25 prises de sang sur des animaux malades depuis 5 jours ou plus. Les prélèvements sont envoyés aux LDA agréés qui les transmet à l’ANSES Ploufragan.

Les différentes méthodes diagnostiques utilisées sont l’inoculation à un œuf embryonné, recherche de l’hémagglutinine, l’identification de l’IPIV (Indice de Pathogénicité Intra Veineuse) et la RT-PCR.

Traitement et Prophylaxie :

Les mesures sanitaires varient selon le niveau de risque (de négligeable à très élevé) et consistent en une surveillance des élevages et de l’avifaune (difficile du fait des migrations des oiseaux sauvages) ainsi qu’en un contrôle des importations.

Les mesures médicales prennent en compte l’existence de nombreuses souches et l’absence d’immunité croisée entre sous-types. Des vaccins inactivés existent mais la vaccination est interdite en Europe sauf sous dérogation pour les parcs zoologiques.

Des vaccins sont disponibles dans le monde, mais un seul dispose à ce jour d’une autorisation de mise sur le marché en Europe car la vaccination à de très rares exceptions près (animaux de zoo) était jusqu’à récemment interdite.

Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

La réglementation européenne a été modifiée en 2023 pour permettre aux Etats de décider du lancement de campagne de vaccination si la situation sanitaire le justifie. Elle autorise la vaccination des volailles sous certaines conditions dont la mise en place d’une surveillance des élevages vaccinés, de façon à garantir l’absence d’infection inapparente chez ces animaux. En effet, les vaccins disponibles diminuent mais n’annulent pas totalement l’excrétion du virus par les oiseaux qui, même vaccinés, pourraient malgré tout être infectés.

Il est donc important de définir des programmes de surveillance des futurs troupeaux vaccinés, pour détecter une éventuelle circulation du virus. Des tests spécifiques validés seront utilisés pour permettre de distinguer, parmi les volailles vaccinées, celles qui seraient infectées.

Réglementation :

Pour les oiseaux domestiques, elle est conditionnée par des critères qui distinguent :

– IAHP (Influenza Aviaire Hautement Pathogène) :

 – H5 ou H7 avec séquences d’AA basiques (nécessaire au clivage de l’hémagglutinine et donc à l’entrée du virus dans la cellule) sur site de clivage de l’hémagglutinine.

 – Toute souche présentant un IPIV > 1.2

– IAFP (Influenza Aviaire Faiblement Pathogène) : H5 ou H7 ne répondant pas à la définition ci[1]dessus.

Pour les oiseaux sauvages, on parle d’IAHP mais les mesures ne sont définies que pour les IAHP H5N1. Les IAFP ne sont pas soumises à réglementation pour l’avifaune. En cas de suspicion, après une déclaration à la DDPP, celle-ci décide d’un APMS. Il faut ensuite procéder à l’identification, recensement, séquestration, prélèvements et enquête épidémiologique. En cas de confirmation, on met en place un APDI. S’il s’agit d’une IAFP on réalise une notification et on met en place des mesures de police sanitaire. S’il s’agit d’une IAHP on met en place un plan d’urgence. Le plan d’urgence est un plan de type fièvre aphteuse. Les mesures entreprises sont une euthanasie et destruction des cadavres et œufs, la mise en place de périmètre de séquestration (1 km), de protection (3km) et de surveillance (10 km). Ces périmètres sont minimaux et peuvent être agrandis selon les conditions locales.

Influenza aviaire : symptômes, transmission et traitements

On réalise un nettoyage, désinfection, vide sanitaire et une enquête épidémiologique.

NB : pour réaliser les euthanasies on « endort » avec de l’alpha-chloralose les volailles. Pour ce faire, on les assoiffe quelques heures avant de leur fournir de l’eau de boisson contenant de l’alpha-chloralose. Le produit induit une dépression du système nerveux : les poules sont plus faciles à attraper… On les place ensuite dans des boites où on les tue par anoxie au CO2, ou on les achève par dislocation manuelle.

Conclusion :

L’influenza aviaire reste une menace sanitaire mondiale, non seulement pour les oiseaux mais aussi potentiellement pour les humains. Sa gestion nécessite une coopération internationale étroite et la mise en place de mesures sanitaires strictes pour limiter sa propagation et éviter les risques pour la santé publique.

Pour aller plus loin

https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france

https://www.woah.org/fr/maladie/influenza-aviaire


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